Ainsi s’achève donc la deuxième session de l'Assemblée populaire du Rhône. Panélistes, bénévoles, membres des organes de la gouvernance, les équipes réunies pour organiser, faciliter, répondre aux questions, enregistrer, photographier, observer…. chacun.e repart vers son bord de fleuve ou de rivière, la tête qui déborde peut-être mais heureuse ou heureux déjà à l’idée de se retrouver en mars.
Pour conclure le compte rendu de ces trois jours passés près du Rhône à Genève, voici les mots de Corto Fajal, membre du Comité de gouvernance de l'Assemblée populaire du Rhône.
"Le processus suit son cours et on sent que chacun a pris de l’assurance dans son rôle et sa légitimité d’être là.
On sent même une sorte de frénésie et d’empressement à se mettre au chevet du Rhône qui est devenu en quelques jours un compagnon familier, un territoire qui guide et accompagne vos gestes et vos pensées. A ce stade, chacun d’entre vous commence à se demander quelles solutions il va proposer et son corollaire est le retour de l’angoisse du début qui était en questionnement : à quoi cela sert-il ? Et comment ma parole va-t-elle être prise en compte ? N’est-ce pas finalement désuet, prétentieux, au regard de la connaissance et la maîtrise des experts que nous avons rencontrés et qui s’y confrontent tous les jours ?
Je veux vous dire que si ces questions vous turlupinent, c’est que nous sommes, vous êtes sur la bonne voie... Vous vivez une expérience unique... Dans « l'écosystème» Rhône, à défaut d’en devenir des experts, vous ferez partie collectivement des rares personnes citoyennes à en acquérir une vision empirique, holistique, globale, transversale intégrant toutes ces dimensions.
Pour les solutions, il est urgent de ne pas se précipiter. Il reste trois sessions.
Les solutions ? Comme un potager que vous cultivez, elles commencent à germer sûrement mais ne sont pas prêtes à être récoltées. Patience. Laissez vos esprits cheminer et germer à leur tour de toutes les petites graines qui s’y sont semées. vous verrez qu’en les digérant, elles vont infuser ensemble, faire système, dessiner des chemins, des évidences, des champs de possible qui au fur et à mesure écrivent les prémisses de ce que l’on appelle les nouveaux récits, le changement de paradigme ou le pas de côté. Faites-vous confiance. On sent poindre à travers vos conclusions, un désir organique d’exciter vos sens pour rencontrer le Rhône : s’y baigner, faire du travail manuel, écrire une chanson, créer, tisser, fabriquer, faire des cartes, y aller, qui expriment un besoin qui se fait pressant, celui d’initier une communication avec le fleuve à travers un langage sensoriel qui nous reconnecte. Le volontarisme dont vous faites preuve dans cette démarche est la meilleure preuve de l’aboutissement d’une pertinence et ne doit pas être confondu avec un solutionnisme à tous prix.
Quant à savoir si cela va servir à quelque chose... j’ai une réponse subjective qui m’a été inspirée par une conversation avec Loïc [Blondiaux, également membre du Comité de gouvernance de l'Assemblée populaire du Rhône] : si l’on prend l’exemple de la Convention citoyenne pour le climat [en France], il y a deux manières d’en évaluer le résultat. Celui du verre à moitié vide où l’on se dit qu’aucune des préconisations n’a été reprise. Ou celui du verre à moitié plein, en réalisant que les 150 mesures existent, servent désormais d’étalonnage et de référence dans l’évolution nécessaire de nos modes de vie, alimentent régulièrement les débats citoyens, les débats politiques en servant de base de discussion.
La manière démocratique, transversale et citoyenne dont ces mesures sont nées, en font des références et des bases solides sur lesquelles s’appuyer. Donc ayez confiance en votre capacité d’aboutir à un résultat similaire." Corto Fajal
Comments